Laisse-moi te raconter une histoire.
J’avais 19 ans. J’avais passé trois semaines à l’hôpital, alitée dans le service de pneumologie du bon docteur Azarian.
La maladie avait été le symptôme d’un mal-être profond, un désespoir silencieux, une difficulté à vivre. Et si je n’étais plus tout à fait malade, mon corps continuait à crier sa douleur.
Cela me permettait de rester encore un peu dans ce lit à barreaux, ce cocon rassurant qui me protégeait du monde et où la solitude semblait moins menaçante.
Un jour, le Docteur Azarian est venu. Il m’a dit avec bienveillance, mais une grande fermeté :
« Tu ne peux pas rester indéfiniment. D’autres ont besoin de cette chambre. Tu es guérie. Tu as 19 ans, la Vie t’attend dehors, n’en aies pas peur. Ta place n’est plus ici. »
Ces mots m’ont réveillée. Trois jours plus tard, je sortais de l’hôpital. J’avais réappris à me tenir sur mes deux jambes, puis bien droite, puis à marcher sans crainte. J’étais guérie de la maladie. Pour le reste, le chemin commençait à peine.
C’est exactement ce qui se passe quand la vie nous demande de changer.
Nous avons tendance à nous accrocher au connu, à ce qui semble nous rassurer. Mais pour suivre le flux de la vie, il faut accepter de lâcher la branche, de quitter ces “lits à barreaux” qui ne sont qu’une illusion trompeuse de sécurité.
L’expansion de ton être passe par le renouveau : laisser partir l’ancien, accepter de ne plus avoir de repères pendant un temps, et faire confiance à ce murmure intérieur qui sait. Cela demande du courage.
Si le vertige te gagne, reviens à ton corps, à ton cœur. Écoute le souffle de la Vie qui te guide. Elle maîtrise la danse mieux que nous. Laisse-la faire.
Nous avons toutes les ressources en nous, parfois nous avons juste besoin d’une main bienveillante sur l’épaule pour nous le rappeler et d’une peu de soutien pour retrouver notre aptitude naturelle à nous élancer.
Avec Cœur, Charlotte
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