Je suis tellement en colère. Tellement.
Je suis tellement en colère d’entendre jour après jour ces femmes qui me racontent les attouchements, les viols répétés, les violences de toute sorte, les atmosphères malsaines. C’est le père, le grand-père, l’ami de la famille, le copain, le mari, c’est sans fin.
Je suis tellement en colère de constater encore combien l’écho de mon vécu et du leur n’en finit pas de se répercuter dans nos vies.
Je pleure sur tous ces enfants dont on écrase le cœur, en qui on détruit toute confiance, tout respect de soi, toute possible reconnaissance de leur valeur. Ces enfants qui vont avoir tant de mal à retrouver le chemin de l’Amour sous les décombres, le chemin de leur corps, de la Joie d'être en Vie.
Je vomis ces murs et ces fenêtres aux rideaux bien proprets derrière lesquels se déroulent des drames intimes qui détruisent le monde.
Ces rideaux qui cachent l’ampleur du massacre aussi bien que les dénis, les non-dits, les regards qui se détournent, les mille lâchetés qui perpétuent l’horreur.
Bourreau ou victime ?
Je n’ai pas besoin des médias pour savoir que sur 10 personnes que tu croises dans la rue, plus de la moitié ont été abusées sexuellement et le taux monte quand il est question des femmes.
Je regarde ces hommes à la boulangerie, au cinéma, je lis ces noms masculins sur les couvertures des livres de mes étagères et je ne peux faire autrement que de me demander :
“Et lui ? Y a-t-il aussi un bourreau derrière son sourire, son apparente bonhommie, son intelligence, sa belle chemise ?”
Peut-être. Et peut-être une victime aussi. Car si les hommes parlent moins, je sais ce qu’endurent potentiellement tous les enfants, les bébés aussi, filles ou garçons.
La colère nous sauve
Ce matin je brûle d’une furieuse, féroce colère que ce monde ne puisse être un endroit absolument sûr pour grandir, pour aimer, pour s’élancer ; car la guerre fait rage dans le cœur des grands, que les bombardements se voient ou non.
Cette colère est saine, elle fait du bien, elle nettoie.
Car je sais que ce vent de folie que nous traversons, ces révélations en cascades, ces scandales publiques, permettent de libérer la parole, la mémoire, la possibilité de créer autre chose que cette omerta séculaire.
Cette colère est à chacun, à chacune, et elle nous sauve.
Elle nous sauve car la traverser nous redresse et nous permet de prendre notre responsabilité.
La responsabilité de nous aimer corps et âme
Nous avons la responsabilité de restaurer notre intégrité, notre pouvoir personnel, notre beauté, notre droiture.
Nous avons la responsabilité de nous aimer, quoiqu’il arrive, corps et âme. Littéralement.
Nous avons la responsabilité de ne plus nous laisser agir par le trauma et de retourner à notre nature profonde, celle de l’Amour et de la Vie que nous sommes.
Nous avons la responsabilité de choyer, chérir, panser et guérir nos cœurs écrabouillés pour cesser les combats que l'on répète de générations en générations.
Nous avons la responsabilité de tout cela pour nous. Pour nos enfants. Pour le monde que nous voulons créer.
Je ne suis pas formée en psychotraumatologie, donc si ton traumatisme est récent, je ne suis pas la bonne personne.
En revanche, si ton vécu est ancien, déjà travaillé, et te pourrit toujours la vie, tu es le.la bienvenu.e. Je serai honorée de trouver avec toi le chemin qui te ramène vers ta Joie et ta Légèreté.
Avec Cœur,
Charlotte
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